Madagascar intensifie sa lutte contre l’esclavage moderne
21 juin 2019
En juin 2019, Madagascar a ratifié le Protocole de l’OIT sur le travail forcé, qui impose aux pays de prendre des mesures efficaces pour prévenir le travail forcé, protéger ses victimes et leur garantir l’accès à la justice jusqu’à une indemnisation.
Photo: Aurore Antoine
Madagascar a ratifié le Protocole de 2014 sur le travail forcé, devenant ainsi le 34e pays à le faire. Madagascar a fait preuve d’un engagement sans faille envers l’OIT et en faveur de l’agenda pour le travail décent en soutenant inlassablement la promotion des normes internationales du travail.
«Madagascar a ratifié le Protocole de 2014 à la convention (n° 29) sur le travail forcé, 1930, afin de progresser plus efficacement dans le respect des principes et des droits fondamentaux au travail», a déclaré Son Excellence Andry Rajoelina, Président de Madagascar.
Le même jour, Madagascar a ratifié cinq autres conventions de l’OIT, célébrant ainsi le 100e anniversaire de l’OIT. Certaines ont trait à des questions liées au travail forcé, en termes de prévention ou de protection de groupes vulnérables, en particulier les conventions sur les travailleurs migrants, sur la négociation collective, sur les agences d’emploi privées et sur les travailleuses et les travailleurs domestiques.
«Je suis très heureux de recevoir ces six instruments de ratification qui prouvent sans aucun doute le profond engagement de Madagascar en faveur des normes internationales du travail», a salué Guy Ryder, Directeur général de l’Organisation internationale du Travail. «Ces ratifications sont particulièrement importantes et bienvenues parce qu’elles représentent une contribution de poids à la «Campagne de ratification du centenaire Une pour tous» de l’OIT.
Madagascar a amendé son Code pénal en 2008 afin de combattre la traite des êtres humains et le tourisme sexuel. Il a une nouvelle fois adapté son cadre juridique en 2015, en adoptant une loi permettant d’engager des poursuites en matière de traite des êtres humains sous toutes ses formes, avec des dispositions sur la réparation du préjudice subi et la protection des témoins et des victimes. Les actes concernant le travail forcé et les pratiques assimilables à l’esclavage peuvent être sanctionnés par des peines de prison allant jusqu’à cinq ans d’emprisonnement, et même dix ans an cas de vente d’êtres humains. La loi a aussi institué un Bureau national de lutte contre le trafic d’êtres humains et un plan national pour combattre la traite a été validé en 2015.
Enfin et surtout, Madagascar est un pays pionnier dans la réalisation de la cible 8.7 qui vise à éradiquer le travail forcé, l’esclavage moderne, la traite des êtres humains et le travail des enfants. Suite à un atelier stratégique organisé à Antananarivo en octobre 2018, les acteurs concernés à l’échelon national ont identifié des priorités d’action et ont convenu d’une feuille de route.