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Le Panama prend la tête du combat des Amériques contre le travail forcé

7 septembre 2016

Le Protocole exigera du gouvernement qu’il prenne de nouvelles mesures pour lutter contre l’esclavage moderne sous toutes ses formes.

Photo: Causeway Islands, Panama (Ayaita)

©lisakristine.com

Le Panama est devenu le premier pays des Amériques à ratifier le Protocole sur le travail forcé, renforçant ainsi son engagement international en faveur de l’éradication de l’esclavage moderne, y compris la traite des êtres humains.

Il devient par conséquent le premier pays de la région à avoir ratifié les trois instruments de l’OIT relatifs au travail forcé – les deux autres étant la convention (n° 29) sur le travail forcé, 1930 et la convention (n° 105) sur l’abolition du travail forcé, 1957 que le Panama avait ratifiées en mai 1966.

Cette ratification intervient un an après la visite du président du Panama, Juan Carlos Varela, à la Conférence internationale du Travail pendant laquelle il avait signé le panneau de 50 for Freedom pour montrer son soutien à la campagne de l’OIT visant à promouvoir la ratification et à sensibiliser l’opinion à l’esclavage moderne.

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«Avec cette ratification, le Panama réaffirme sa vision d’un monde où le travail forcé et le travail des enfants ne peuvent être tolérés. Nous sommes parvenus à cette signature grâce à deux acteurs essentiels: le ministère du Travail, sous la conduite du ministre Luis Ernesto Carles, avec le soutien au plus haut sommet de l’Etat du Président Juan Carlos Varela», a déclaré Rorix Javier Nuñez, Directeur du Bureau de la coopération technique internationale. «Nous avons été surpris d’être le premier pays d’Amérique latine à le ratifier. Il faut que le Protocole bénéficie du soutien de tous les Etats Membres de l’OIT», a-t-il ajouté.

Le Panama dispose d’un solide cadre législatif pour lutter contre toutes les formes de travail forcé. En 2011, il a adopté une nouvelle loi contre la traite des personnes et les activités liées à ce trafic. Cette loi donne une définition élargie du crime de traite et introduit dans le code pénal un nouveau chapitre concernant plusieurs infractions liées à la traite, y compris le travail forcé et l’esclavage.

Quant aux institutions, le Panama s’est aussi doté d’une Commission nationale contre la traite des personnes qui a adopté un plan national contre le trafic d’êtres humains pour la période 2012-2017. Ce plan prévoit des interventions dans cinq principaux domaines stratégiques: prévention, protection des victimes et répression; coopération nationale et internationale; suivi et contrôle de la mise en œuvre du plan.

Le Protocole sur le travail forcé est un traité juridiquement contraignant qui impose aux Etats d’adopter de nouvelles mesures pour prévenir l’esclavage moderne, protéger ses victimes et leur garantir un accès à la justice et à l’indemnisation.