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Le Malawi ratifie le Protocole de l’OIT relatif au travail forcé

12 décembre 2019

Le Malawi a ratifié le Protocole de 2014 relatif au travail forcé, devenant ainsi le 42e pays à le faire. En vertu de ce protocole, il est demandé aux États de prendre des mesures efficaces pour prévenir le travail forcé, et assurer aux victimes une protection et un accès à des mécanismes de recours et de réparation.

Photo: Erik Torner

©lisakristine.com

Depuis le début de l’année, 15 pays ont réaffirmé leur engagement à éradiquer l’esclavage moderne en ratifiant le Protocole de l’OIT relatif au travail forcé. Depuis 2014, 11 pays d’Afrique, ont ratifié l’instrument, s’engageant à prendre des mesures efficaces pour prévenir toute forme de travail forcé, en particulier la traite des personnes, et pour assurer aux victimes une protection et un accès à des mécanismes de recours et de réparation appropriés et efficaces.

«Conformément à notre engagement national à prendre des mesures pour éradiquer le travail forcé et le travail des enfants, et ayant déjà ratifié les huit conventions fondamentales de l’OIT, nous sommes heureux d’avoir ratifié le Protocole de 2014 relatif au travail forcé», explique Mme Martha Lunji Mhone Chanjo, députée et ministre du Travail, des Compétences et de l’Innovation. «Nous reconnaissons également que, si la ratification est une étape en soi, son intégration dans le droit interne en est une autre. C’est pourquoi nous nous engageons, en collaboration avec les employeurs et les travailleurs, à garantir l’incorporation effective du protocole en droit interne, y compris en élaborant une politique et un plan d’action nationaux et en prenant des mesures particulières, notamment sensibiliser les employeurs et les populations vulnérables, renforcer les services d’inspection du travail, et s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs qui aggravent les risques de travail forcé».

«En ratifiant le Protocole relatif au travail forcé, le Malawi renforce son engagement formel à éliminer toutes les formes de travail forcé ou obligatoire, en particulier la traite des personnes», explique Guy Ryder, Directeur général du BIT.

Le gouvernement du Malawi a déployé des efforts significatifs ces dernières années pour lutter contre la traite des personnes, notamment en adoptant en 2015 une loi relative à la traite des personnes, et en créant un Comité national de coordination de la lutte contre la traite des personnes.

Suite à la ratification du protocole, le directeur du Bureau de pays de l’OIT pour la Zambie, le Malawi et le Mozambique, M. George Okutho, a souligné que «le travail forcé constitue une violation des droits de l’homme et de la dignité, contribue à la perpétuation de la pauvreté, et fait obstacle à la réalisation du travail décent pour toutes les femmes et tous les hommes. C’est pourquoi nous félicitons le Malawi d’avoir ratifié le Protocole relatif au travail forcé. Les mesures de prévention et de protection et les mécanismes de recours et de réparation, tels que l’indemnisation et la réinsertion, ainsi que les sanctions contre les auteurs, sont nécessaires pour parvenir à la suppression effective et durable du travail forcé ou obligatoire. L’OIT est prête à soutenir le Malawi dans ses efforts visant à garantir la mise en œuvre effective de ces mesures préconisées par le protocole».

L’OIT estime qu’environ 25 millions de femmes, d’hommes et d’enfants sont victimes du travail forcé dans le monde. Au Malawi, l’OIT mène des activités de coopération pour le développement qui contribuent à l’éradication du travail forcé et du travail des enfants, et a notamment mis en place le projet «Accélérer l’action pour l’élimination du travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique» (ACCEL Africa), financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas. À partir de 2020, l’OIT va mettre en œuvre un nouveau projet de coopération pour le développement pour lutter contre les déficits de travail décent dans le secteur du tabac au Malawi, qui comportera un volet axé spécifiquement sur le travail des enfants.

Le même jour, le Malawi a aussi ratifié trois conventions de l’OIT relatives à la sécurité et à la santé au travail, dans le cadre de la Campagne de ratification du centenaire de l’OIT. Le second Programme par pays de promotion du travail décent (PPTD 2019-2022) du Malawi vise  comme objectif essentiel à améliorer la qualité et la couverture du système national de sécurité et de santé au travail, et notamment à renforcer le cadre juridique et politique, les services de santé au travail, le respect de la réglementation, ainsi que les capacités institutionnelles.

 


Pour plus d’information, veuillez contacter:

Allan Mulenga, assistant, Bureau de pays de l’OIT pour la Zambie, le Malawi et le Mozambique: mulenga@ilo.org