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L’Argentine intensifie sa lutte contre le travail forcé

16 novembre 2016

L’Argentine a ratifié le Protocole sur le travail forcé à la veille d’accueillir la Conférence mondiale sur le travail des enfants et le travail forcé en 2017.

Photo: Parc national Los Glaciares, Argentine

©lisakristine.com

L’Argentine a renforcé son engagement en faveur de l’éradication de l’esclavage moderne en devenant le neuvième pays à ratifier le Protocole sur le travail forcé. La ratification est intervenue le 9 novembre, le jour-même de l’entrée en vigueur du Protocole.

Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail, Guy Ryder, a déclaré qu’il «[se réjouissait] de cette ratification qui témoigne à nouveau de l’engagement sans faille de l’Argentine en faveur de la promotion et de la mise en œuvre des droits fondamentaux au travail».

En déposant l’instrument de ratification, M. Ernesto Legizamón, Directeur de cabinet au ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale d’Argentine, a déclaré:

«L’Argentine est engagée de longue date dans la lutte contre le travail forcé puisqu’elle a joué un rôle actif dans l’adoption de la convention n° 29 et dans le développement de bonnes pratiques pour bannir cette odieuse forme d’exploitation. La ratification du Protocole de 2014 à la convention n° 29 réaffirme cet engagement en faveur d’un monde plus juste et plus inclusif».

Argentina ratificationDe gauche à droite: José Manuel Salazar-Xirinachs – Directeur régional de l’OIT pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Gerardo Martínez – Représentant des travailleurs (Argentine) et membre titulaire du CA de l’OIT (Travailleurs), Ernesto G. Leguizamón – Directeur de Cabinet, ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale (Argentine), Guy Ryder – Directeur général de l’OIT, Marcelo Cima – Ambassadeur, Mission permanente de l’Argentine auprès des Organisations internationales à Genève.

L’Argentine a constamment renforcé son cadre législatif et institutionnel pour combattre toutes les formes de travail forcé. En 2012, elle a adopté la loi sur la prévention et la répression de la traite des personnes et sur l’assistance aux victimes et, en 2013, le Comité exécutif pour la lutte contre la traite et l’exploitation des personnes et pour la Protection et l’assistance aux victimes a été créé. Un travail également très important a été mené par la PROTEX, l’unité spéciale pour la traite et l’exploitation des personnes créée au sein du ministère public afin de lutter contre l’impunité pour les auteurs.

Conformément à la cible 8.7 des Objectifs de développement durable, les gouvernements et les partenaires sociaux se sont réjouis de la proposition de l’Argentine d’élargir la portée de la prochaine Conférence internationale sur le travail des enfants en intégrant le travail forcé. Organisée par le gouvernement argentin, la Conférence se déroulera en novembre 2017 à Buenos Aires.

Dans la cible 8.7, nos dirigeants se sont engagés «à prendre des mesures immédiates et efficaces pour supprimer le travail forcé, mettre fin à l’esclavage moderne et à la traite des êtres humains, interdire et éliminer les pires formes de travail des enfants, y compris le recrutement et l’utilisation d’enfants soldats, et d’ici à 2025 mettre un terme à toutes les formes de travail des enfants». L’Alliance 8.7, le partenariat mondial pour atteindre la cible 8.7 a été lancée en début d’année.

Le Protocole sur le travail forcé est un traité juridiquement contraignant qui impose aux gouvernements de prendre de nouvelles mesures destinées à prévenir le travail forcé, à protéger les victimes et à leur garantir l’accès à la justice et à l’indemnisation.