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L’Arabie saoudite crée un précédent dans la région du Golfe en matière de lutte contre le travail forcé

27 mai 2021

L’Arabie saoudite est le premier pays du Conseil de coopération du Golfe à ratifier le Protocole de l’OIT sur le travail forcé.

Photo: Le Rocher de l’éléphant, al-Ula, Arabie saoudite (© Richard Mortel)

©lisakristine.com

Le 26 mai 2021, l’Arabie saoudite a ratifié le Protocole de l’OIT sur le travail forcé, devenant ainsi le 52e pays au monde et le premier parmi les membres du Conseil de coopération du Golfe à ratifier cet instrument. De la sorte, le pays s’engage à prendre des mesures efficaces afin de prévenir le travail forcé, sanctionner ses auteurs, protéger ses victimes et leur garantir l’accès à la justice et aux voies de recours.

Au cours de la cérémonie de ratification, Guy Ryder, Directeur général de l’OIT, s’est félicité de cette ratification «qui illustre l’engagement de l’Arabie saoudite à combattre le travail forcé alors même que de nombreux travailleurs risquent davantage de se retrouver dans des situations analogues à l’esclavage en raison de la crise économique provoquée par la pandémie de COVID-19. La ratification du Protocole par l’Arabie saoudite marque aussi un précédent important pour la région du Golfe en matière de lutte contre la traite des êtres humains».

Selon les dernières estimations mondiales de l’OIT, on dénombre aujourd’hui encore 25 millions d’hommes, de femmes et d’enfants soumis au travail forcé. En outre, la pandémie de COVID-19 a aggravé le risque pour les travailleurs les plus vulnérables, y compris les travailleurs migrants, d’être trompés et pris au piège du travail forcé. La servitude pour dette risque tout particulièrement de se développer.

«Cette étape de ratification s’inscrit dans le cadre de l’engagement constant du Royaume à combattre le travail forcé et la traite des êtres humains. Le Protocole no 29 va renforcer le cadre juridique actuel en Arabie saoudite et aider le gouvernement à prendre de nouvelles mesures en vue de protéger les travailleurs des pratiques frauduleuses et abusives», a déclaré le Représentant permanent du Royaume d’Arabie saoudite, l’Ambassadeur Abdulaziz Al Wasil.

Au niveau national, l’Arabie saoudite a adopté en 2009 une loi sur la traite des êtres humains et a créé un comité permanent chargé de combattre la traite. En 2017, le pays a également adopté un Plan national de lutte contre la traite des êtres humains. Avec l’appui de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le gouvernement a mis en place un mécanisme d’aide national afin d’assurer la coordination dans les domaines de la protection, de l’assistance et des soins aux victimes de la traite dans le pays. De plus, l’Arabie saoudite a entrepris des efforts pour protéger les travailleurs migrants victimes du travail forcé, notamment par la mise en œuvre de mesures réglementaires correctives, comme la récupération des passeports, le transfert des prestations, l’annulation des rapports de défection malveillants, et la résiliation des relations contractuelles, entre autres.